MOI, TOURISTE AU MAROC ! un vrai témoignage sur le tousime au Maroc
S’il est difficile de raconter ce pays en quelques lignes, il est carrément impossible de dire le connaître après un séjour de seulement quatre mois.
Le peuple marocain revendique un extraordinaire héritage au travers d’ethnies de pays les plus divers se mêlant aux tribus berbères, enrichissant de ce fait la culture marocaine.
Un exemple type de ce mélange d’influences en est leurs plats traditionnels « riches et subtils » comme disent les dépliants publicitaires.
Arrivée juste en période de Ramadan, je ne peux m’empêcher de parler encore et encore de ces montagnes de gâteaux au miel que j’allais spécialement acheter dans la médina de Mohammédia .
Tout frais… Plein d’odeurs… Délicieux… Trop bons !!!…
Dégustés quotidiennement au coucher du soleil (surtout pas avant!!! La religion l’interdit) avec les boscos du port qui me préparaient avec une extrême gentillesse leur thé à la menthe et me conviaient à leur soupe traditionnelle, ce moment reste inoubliable!
Comme l’un d’eux m’en a confiée la recette je vous livre le secret de cette soupe.
Cette préparation s’appelle « harira » ou encore « kserera »… ou tout autre nom selon la région.
Les quantités à respecter ? Impossible à dire. C’est selon…
Vous mélangez lentilles, tomates, pois-chiches, oignons, carottes, persil, coriandre, céleri, vous ajoutez 125g de farine avec de l’eau pour faire une pâte qui aura plus ou moins la consistance de celle à crêpes et vous ajoutez 1 œuf avec des vermicelles chinois… Enfin vous faites cuire avec du bœuf, du poulet ou du mouton.
Garantie, après une journée de jeûne vous êtes ra-ssa-siés !!!
Mais si je parle des tajines… des coucous… des pastillas… des keftas… ou encore des poulets au citron ou aux olives… dégustés dans d’excellents restaurants, certes, mais SURTOUT chez l’habitant et mangés avec les doigts ce qui revêt un charme fou avec une saveur toute particulière, (pas évident pour nous européens habitués à nos bons couteaux-fourchettes !) il me faudrait tout simplement écrire un bouquin de recettes ! Elles sont si nombreuses, si variées, si pleine de saveur et de senteurs.
A mon avis, la cuisine marocaine est une des meilleures du monde !
J’ai eu la chance d’avoir sur place des amis et je n’ai pas eu de problèmes de déplacement. Mes plus beaux souvenirs furent incontestablement la visite des quatre villes impériales : Rabat, Meknès, Fès et Marrakech, ni différentes, ni semblables… tout simplement fascinantes !
En tout un peu plus de 1000 km avec un feu d’artifice de sensations.
Si je site plus volontiers Marrakech ce n’est pas par préférence, c’est simplement parce que j’ai pu m’y rendre à plusieurs reprises et y passer les fêtes de fin d’années.
Savez-vous que c’était « Elle » qui avait jadis prêté son nom au Maroc?
Capitale du Sud marocain, elle est purement magique.
Un véritable oasis de verdure aux portes du désert dominée par l’Atlas enneigé à cette période de l’année.
C’est beau à couper le souffle !
Et puis la fameuse place Jemaa el Fna… Impossible à manquer !
C’est un spectacle permanent avec des vendeurs, des conteurs, des guérisseurs, des écrivains public… que sais-je… des musiciens, des étals où se vendent merguès, boulettes, brochettes…
On trouve de tout sur cette place.
Et plus on se déplace, plus on monte dans le dédale des souks, plus on est pris par les couleurs, les sons, les odeurs… Un labyrinthe d’ombres et de lumières qu’il faut suivre, qu’il faut vivre !
J’ai l’impression de parler telle une brochure touristique… En fait il n’y a pas d’autres mots pour décrire ce site.
Tout est à voir à Marrakech.
Je regrette juste ne pas avoir pris plus de photos parce que la Koutoubia (la fameuse mosquée aux trois boules d’or), la Palmeraie, la ballade en calèche, le fameux hôtel la Mamounia et mes déambulations dans les souks de la vieille ville méritaient d’être un peu plus gravés sur l’objectif.
C’est un vrai plaisir d’acheter dans les souks !
A savoir qu’il faut se consacrer à trois rituels : convoiter, marchander, acquérir… Avec toujours le sourire aux lèvres, toujours ! Parfois autour d’un thé à la menthe lorsque l’achat est plus conséquent.
J’ai mille fois râlé contre Enomis.
Mon petit bateau était définitivement trop petit pour toutes mes envies.
Alors je me contente d’avoir des regrets d’achats d’artisanat traditionnel tant il est vraiment beau, vivant et coloré.
Tout au début de mon séjour local, lors d’une excursion vers Agadir en passant par le petit port d’El Jadida (ex Mazagan), j’ai eu une surprise de taille !
Un voilier semblant tout fraîchement échoué et battant pavillon français été là, tristement accroché à une barre rocheuse.
Je pensais aux récentes tempêtes et à l’écho qui était parvenu jusqu’à Mohammédia : il y avait eu pas mal de dégâts et surtout des naufrages (dont 2 français, 1 italien, un anglais et plusieurs pêcheurs marocains).
Ce petit bateau rouge faisait donc partie du lot de ceux qui avaient flirté un peu trop fort avec la côte !
J’ai pu rencontrer les malheureux propriétaires, Marie et Salvador, qui à ce jour sont non seulement mes voisins de ponton à Las Palmas mais aussi devenus de très bons amis.
Fort heureusement leur bateau est en acier !
Je n’ose pas imaginer l’état d’une coque en polyester après une telle rencontre musclée (force 8) contre la roche, en prime de nuit et marée descendante !
Je pense à Enomis avec un grand frisson et en lui promettant bien de l’éloigner de ces maudites côtes marocaines en repartant vers les Canaries…
Je dois souligner au passage que Marie et Salvador ont réussi avec beaucoup de difficultés mais avec succès à sortir leur bateau de sa fâcheuse situation d’épave marine et qu’ils ont reçu un très bon soutien des marocains.
Leur statut de « naufragés » leur a même valu les honneurs de deux quotidiens.
Mais, après coup, ils s’estiment drôlement chanceux dans la tourmente !!!
Pour eux, c’est une riche expérience de navigation, un sacré souvenir sur leur route du Brésil.
Et puis ce fut Essaouira, qu’il est beau et coloré ce petit port !
Puis Agadir, la plus prisée des stations balnéaires du Maroc.
Les vacanciers y sont rois entre le vert odorant des eucalyptus, des pins, des tamaris et le bleu de la mer à peine plus soutenu que celui du ciel, Agadir avec une plage longue… longue…
Je ne pouvais pas remonter vers Casa sans vivre l’aventure qui commence à une douzaine de kilomètres plus au sud.
Je suis allée dire bonjour aux premières tribus berbères.
Sur la route je n’ai jamais vu autant de chèvres sur les arganiers, ces petits arbres typiques du pays.
Elles adorent leurs feuilles et leurs fruits.
A Tiznit, le dépaysement est total.
Les habitants portent encore le costume traditionnel. Dans le souk j’y ai vu des bijoux extraordinaires… et pu acheter quelques babioles (qui rentraient enfin sans difficultés dans mon bateau).
Ravie de les porter aujourd’hui !
On me demande toujours d’où elles viennent…
Volontairement je parlerai peu de Casablanca.
C’est la mégapole par excellence.
Il y a du bruit… du bruit et du bruit.
Du monde de partout…
Ce n’est pas une ville très attirante à mon goût. Casablanca, Casa la blanche, c’« était »… Elle se conjugue surtout au passé.
Mais la grande Mosquée Hassan II est à visiter, c’est impératif !
C’est superbe.
C’est aussi un merveilleux amer lorsqu’on arrive par l’océan. Elle domine la ville et se voit de très très loin.
La voie rapide qui rejoint Casa à Mohammédia est extrêmement dangereuse.
Il ne se passe pas un jour sans plusieurs accidents graves.
Nos amis marocains conduisent mal et ne respectent ni les panneaux ni la priorité.
On les retrouvent souvent à contre-sens sur l’autoroute où les charrettes et les ânes se sentent très à l’aise, eux !
Quant aux piétons, spécialement à la nuit tombante, ils se confondent entre chaussée et trottoirs, ils sont dans tous les coins, dans tous les sens…
C’est beaucoup d’émotions fortes que de conduire au Maroc !
Voilà, « moi, touriste au Maroc » je m’arrêterai là, à Mohammédia.
Après la barrière du port.
Après avoir été une ultime fois vérifiée… Mon passeport : oui, c’est bien moi !
Ils me connaissent pourtant !!!
Et les papiers de mes amis…
Et le coffre de la voiture…
Et les questions traditionnelles qui ont toujours en sous-entendu « petit cadeau »…
Oh que je me sens bien quand je retrouve mon bateau !
Toujours heureuse de le retrouver et de voir qu’il est là, qu’il m’attend!
C’est fou ce qu’il est rassurant !!!
Sophie Chacoux / Voilier Enomis - ESCALE MAROCAINE
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